Autorisation pour un nouveau
traitement contre le cancer
Une nouvelle molécule mise au point par les
laboratoires Merck cible les tumeurs elles-mêmes et non pas l’organe atteint.
L’Agence du médicament américaine a donné son accord pour sa commercialisation.
Le Monde avec AFP Publié le 24 mai 2017 à 00h58
L’Agence des produits alimentaires et des médicaments
américaine (FDA – Food and Drug Administration) a autorisé mardi 23 mai la mise
sur le marché d’un premier anticancéreux, le Keytruda des laboratoires Merck,
qui cible des tumeurs ayant un profil génétique spécifique et non pas l’organe
atteint.
« Jusqu’à maintenant, la FDA approuvait des
thérapies contre le cancer en fonction de l’organe touché initialement, comme
par exemple le poumon ou le sein »,
a expliqué le docteur Richard Pazdur, directeur par intérim des produits
hématologiques et oncologiques au centre d’évaluation des médicaments de la
FDA. « Nous avons désormais approuvé un traitement sur la base de
biomarqueurs de la tumeur et non de l’organe affecté », a-t-il ajouté.
Une solution pour
ceux qui n’en avaient aucune
Le Keytruda (pembrolizumab), une immunothérapie, est
approuvé selon une procédure accélérée et peut être utilisé pour traiter des
tumeurs chez les enfants comme chez les adultes qui sont inopérables et
porteurs de traits génétiques particuliers détectables par des biomarqueurs.
Ce traitement concerne aussi des malades atteints d’un
cancer colorectal qui a continué de progresser après une chimiothérapie.
Les tumeurs ciblées par le Keytruda sont porteuses de
caractéristiques génétiques dites MSI (MicroSatellite Instability) et dMMR
(deficient MisMatch Repair). Elles affectent fréquemment le colon, les tissus
endométriaux (ovaires) et gastro-intestinaux. Ces types de cancers touchent
aussi les seins, la prostate, la vessie et la glande thyroïde, a précisé la
FDA.
Neutraliser la
protéine PD-1
La FDA approuve un médicament selon une procédure
accélérée pour traiter des pathologies incurables contre lesquelles il n’y a
pas d’alternative et si la nouvelle molécule s’est révélée suffisamment
efficace dans des essais cliniques.
Le Keytruda appartient à une nouvelle classe
d’anticancéreux qui neutralisent une protéine, dite PD-1, utilisée par les
cellules tumorales, afin d’échapper aux attaques du système immunitaire.
Ce traitement avait déjà été approuvé par la FDA pour
traiter plusieurs types de cancers, comme le mélanome (tumeur agressive de la
peau), le cancer avancé du poumon, de la tête et du cou et le lymphome de
Hodgkin.